Une idée de prospection : Sepiana sepium
La Decticelle échassière

Après la mise en lumière de la présence de la sauterelle Sepiana sepium (Yersin 1854) en Vendée par Olivier Labbaye dans Le Naturaliste Vendéen n° 8, j'avais contrôlé un lot de photos prises dans la vallée de la Combe sur la commune du Château-d'Olonne, proche du lieu de l'observation historique de Didier Perrocheau dans les années 1990. Une femelle de Sepiana sepium (Yersin 1854) y était identifiée comme Metrioptera roeselii.
Les sites d'observations
Fort de cette observation, j'avais recherché Sepiana sepium (Yersin 1854) dans cette vallée et ses voisines du Pays d'Olonne (Tanchet, Puits Rochais, Vertonne). Je l'avais alors observé une demi-douzaine de fois de 2010 à 2012. De plus, en 2012, c'est au bord du marais d'Olonne, que j'ai observé un mâle dans une fruticée sur un terrain calcaire. La localisation était éloignée de celles des autres observations.
Le 25 août 2018, j'ai cherché à confirmer sa présence sur les calcaires d'Olonne. Orienté par une stridulation, je trouvais un mâle qui logeait dans une petite mégaphorbiais, à moins de 50 m du précédent contact. Il restait à établir la continuité avec l'ensemble des observations plus à l'est. Une rapide prospection à proximité de la confluence entre L'Orgeatière et la Vertonne m'a permis d'observer un autre mâle.
Cette espèce en limite Nord-Ouest de répartition reste mal connue en Vendée. Outre les données déjà citées, Michel Clémot et Patrick Trécul ont confirmé la présence de l'espèce au même endroit qu'Olivier Labbaye en 2009 et surtout Étienne Ouvrard l'a contacté bien plus au nord, sur Coex, à proximité du lac du Gué Gorand, en 2014. Il est probable que l'on puisse trouver cette espèce entre Le Bernard et Le Château-d'Olonne. Notons qu'en Charente-Maritime, Sepiana sepium (Yersin 1854) n'est pas connue au nord de La Rochelle, tandis qu'elle n'est tout simplement pas connue en Deux-Sèvres. Il y a donc une probable discontinuité au sud-est. Vers le nord-ouest, ce sont les abords du marais d'Olonne et même ceux du marais du Jaunay (mais pas les marais eux-même) qui seraient à prospecter. Il pourrait aussi être pertinent de prospecter en remontant les deux fleuves côtiers.
Les biotopes de l'espèce
Ces observations furent faites sur des ronciers en pied de haie, des fourrés et des mégaphorbiais pas toujours très humides, des écotones où il faut rechercher Sepiana sepium (Yersin 1854), de préférence pas trop loin de l'eau (100 m). La stridulation est un élément important qui doit attirer l'attention : un chant qui rappelle celui de Tettigonia viridis un peu plus aigu et moins percutant. En observation visuelle, il faut éviter les confusions avec la Decticelle cendrée Pholidoptera griseoaptera (De Geer 1773), et la Decticelle barriolée Roeseliana roeselii (Hagenbach 1822). Il est possible que la repasse incite les mâles à être plus actifs, c'est à tester.
Une bonne connaissance de cette espèce méridionale à dispersion lente peut être intéressante au vu de l'évolution climatique.

Ronan ARHURO